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    La valse de l'hiver



    C'est l'hiver, le soir tombe, il fait froid mais moi j'aime l'hiver!

    J'aime rester au chaud quand dehors le vent souffle.

    J'aime entendre dans l'âtre la bûche qui se plaint

    Tout en lisant un livre assise au coin de la cheminée!

    J'aime entendre le tic tac tranquille de l'horloge familiale!

    J'aime l'odeur du café bien chaud qui attends d'être bu!

    Il peut encore attendre: je ne suis pas pressé et je suis bien ainsi!

    Au dehors, la tempête fait rage et la maison se plaint.

    Sous les asseaux du vent, on entend les volets craquer.

    Je lâche ma lecture un moment pour regarder au dehors.

    Le vent s'est calmé juste assez et la neige s'est mise à tomber.

    Derrière ma fenêtre, à l’abri de la tourmente,

    Je guette la moindre apparition perdu dans ce blanc immaculé.

    Il me semble cette année que la neige va tenir et former un tapis de silence.

    Pour un temps, elle sera vierge de toutes traces venant souiller le paysage.

    Pour l'heure, pas un enfant ne se risque à faire un bonhomme de neige.

    Aucun de ces petits garnements ne sort faire de la luge...

    Sous un ciel de plomb, je fixe les flocons qui tourbillonnent en tous sens.

    Je suis absorbée par ce spectacle neigeux, émerveillée au delà de mes émotions!

    Hypnotisée par la valse des flocons, je me sens comme en apesanteur

    Quand soudain le sol se dérobe sous mes pieds qui ne semblent plus toucher terre?

    Je suis comme en suspension dans l'air. L'illusion est parfaite:

    C'est une impression bizard  que de se sentir aspirée;

    Une sensation délicieuse que d'être en communion avec le ciel!

    Il me semble faire partie des flocons qui dansent une chorégraphie céleste

    Et soudain, c'est l'extase: c'est un instant merveilleux!

    J'ai comme l'impression de voir danser l'hiver."

    La valse de l'hiver

     

    "La fenêtre fermée bien entendu!" LOL!

     La valse de l'hiver

    La rose de Janvier" 2016 

     La valse de l'hiver


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    La belle endormie : Paul Valéry

     

    Belle au bois dormant : Paul Valéry

     

    Belle au bois dormant

     

    La princesse, dans un palais de rose pure,
    Sous les murmures, sous la mobile ombre dort,
    Et de corail ébauche une parole obscure
    Quand les oiseaux perdus mordent ses bagues d’or.

    Elle n’écoute ni les gouttes, dans leurs chutes,
    Tinter d’un siècle vide au lointain le trésor,
    Ni, sur la forêt vague, un vent fondu de flûtes
    Déchirer la rumeur d’une phrase de cor.

    Laisse, longue, l’écho rendormir la diane,
    Ô toujours plus égale à la molle liane
    Qui se balance et bat tes yeux ensevelis.

    Si proche de ta joue et si lente la rose
    Ne va pas dissiper ce délice de plis
    Secrètement sensible au rayon qui s’y pose.

    Paul Valéry

    Poème par Paul Valéry
    Thématiques : Amour
    Période : 20 e siècle

     

    La belle endormie : Paul Valéry


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     Accueil : Abat-jour de  Paul Valéry

     

     Accueil : Abat-jour de  Paul Valéry

     

    Abat-jour

     

    Tu te demandes pourquoi je reste sans rien dire?

    C'est que voici le grand moment,

    L'heure des yeux et du sourire,

    Le soir et que ce soir, je t'aime infiniment!

    Serre-moi contre toi. J'ai besoin de caresses.

    Si tu savais tout ce qui monte en moi, ce soir,

    d'Ambition, d'orgueil, de désir, de tendresse et de bonté!...

    Mais non, tu ne peux pas savoir!...

    Baisse un peu l'abat-jour, veux-tu? Nous serons mieux.

    C'est dans l'ombre que les cœurs causent,

    Et l'on voit beaucoup mieux les yeux

    Quand on voit un peu moins les choses.

    Ce soir, je t'aime trop pour te parler d'amour.

    Serr-moi contre ta poitrine!

    Je voudrais que ce soit mon tour d'être celui que l'on câline...

    Baisse encore un peu l'abat-jour.

    Là. Ne parlons plus. Soyons sage.

    Ne bougeons pas. C'est si bon

    Tes mains tièdes sur mon visage!...

    Mais qu'est-ce encor'? Que nous veut-on?

    Ah! C'est le café que l'on apporte!

    Et bien, posez ça là, voyons!

    Qu'est-ce que je disais donc?

    Nous prenons ce café... maintenant? Tu préfères?

    C'est vrai: toi tu l'aimes très chaud.

    Veux-tu que je te le serve? Attends! Laisse-moi faire.

    Il est fort,aujourd'hui. Du sucre? Un seul morceau?

    C'est assez? Veux-tu que je goûte?

    Là! Voici votre tasse, amour...

    Mais qu'il fait sombre. On y voit goutte.

    Lèves donc un peu l'abat-jour.

     

     

    Paul Valéry

    Abat-jour

    Paul Géraldy (Paul Lefèvre, Allias Paul Valéry, 1885-1983)

     

     Accueil : Abat-jour de  Paul Valéry

    J'aime ce ton intimiste qu'emploie Paul Valéry dans ce poème!

    C'est d'ailleurs cette poésie qui me l'a fait connaître et apprécier.

     

     Accueil : Abat-jour de  Paul Valéry


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    Si tu veux te donner

     

    Si tu veux te donner 

     

    Si tu veux te donner

     

    Tu rêves que tu t'abandonnes que tu te loves dans mes bras
    Tu te réserves pour un homme qui a mon visage et ma voix
    Petite fille tu déconnes car tu ne connais rien de moi
    Je te plais mais je suis un homme sais-tu où te mènent tes pas

    *

    Tu voudrais tant que je te donne les émois d'un premier baiser
    Tu veux que je sois le premier dans tes rêves et dans tes pensées
    Jeune fille, tu dois comprendre que si tu cherches à te donner
    Bien souvent, il vaut mieux attendre pour rien avoir à regretter

    *

    Ne prends pas cet air offusqué ne prends pas cet air de madone
    Si tu me veux, tu dois céder c'est bien ainsi lorsqu'on se donne
    Tu dois te livrer toute entière accepter les règles du jeu
    Ne plus revenir en arrière n'oublies pas que c'est toi qui veux.

    *

    Je voudrais bien que tu comprennes que lorsque l'on tombe amoureux
    Pour autant que je m'en souvienne l'amour, c'est vraiment très sérieux
    Si tu veux que je m'abandonne à tes rêves et à tes idées
    N'oublies pas que je n'suis pas homme à me laisser manipuler.

    *

    Mais si tu veux que je te donne tes premiers plaisirs amoureux
    Je veux pouvoir lire dans tes yeux que tu viens d'accepter la donne.
    Je sens bien que ton corps réclame les plaisirs auxquels tu as droit
    Tu voudrais bien que ce soit moi qui prenne ton coeur et ton âme

    *

    Tu me plais et je dirais même que j'ai des sentiments pour toi
    Tu es jeune et je ne veux pas à cause de moi, que tu regrettes.
    Et si tu dois boire à la coupe du seul élixir des dieux
    Il ne faut pas que tu redoutes que la pluie tombe de tes yeux.

    *

    Mais si tu veux que l'on s'adonne à l'extase, à la volupté
    Je prendrais ta virginité et je m'offrirais comme un homme.
    Je voudrais bien que tu deviennes la femme que j'ai tant chercher
    J'aim'rais être le dernier dans ton cœur et dans tes pensées.

     

    N. GHIS.

    Texte écrit en 1982

    Posé sur ce blog en Janvier 2016

    Si tu veux te donner :  texte de chanson

    La musique des mots

    Si tu veux te donner 

     


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    Le Chasseur est son chien

    Le Chasseur est son chien

    Le Chasseur est son chien
    (Dans un chemin d'automne)

     

    Les arbres, peu à peu, enlèvent leur manteau.

    Les sentiers délaissés sentent le bois pourri

    Et mon pas de chasseur fait craquer les morceaux

    De brindilles et de d'écorce, dessous l'humus, enfouis.



    Les branches encore chargées de feuilles flamboyantes

    Que la brise d'automne agite et fait chanter

    Dessinent une voûte aux couleurs changeantes

    Où les rayons solaires aiment à s’y cacher.



    Au fur et à mesure que mon pas s’aventure,

    Je sens monter en moi une indicible paix.

    J’adore flâner ainsi, longtemps, sous la ramure!

    Le temps, en cet endroit, semble comme en arrêt.



    J’entends, de temps en temps, quelques battements d’ailes

    Et mon œil averti cherche dans le feuillage

    En espérant y voir la tache d’un plumage

    Ce qui serait, ma foi, tout à fait naturel!



    La pénombre ouatée du sous-bois où je marche

    M’invite au silence: que puis-je faire de mieux?

    Cet endroit magnifique et si mystérieux

    Me rend mélancolique et complique ma tâche…



    Mon compagnon et moi, sommes tout subjugués

    Par le calme trompeur émanant de ces lieux.

    Et comme s’il devinait le fond de ma pensée,

    Assit sur son derrière, me fixant de ses yeux,



    Il couine doucement en remuant la queue.

    - « Nous ne chasserons pas pour cet après-midi.

    Ce sous bois automnal incite à la rêv'rie.

    Allez! Amuse-toi! L’automne est merveilleux! »



    De ma botte curieuse, je farfouille la mousse,

    Peut-être pour y voir cachées quelques (1)* morilles,

    Tandis que, pour m’aider, mon chien gratte et mordille

    Ce qu’il a dégoté des brindilles et de pousses.



    Après un temps très long, un bel après-midi,

    Nous avons transformé la chasse à la perdrix

    En fructueuse cueillette de beaux champignons,

    Conscients d’apprécier la chance que nous avions.



    Ma gibecière vide et  carabine au dos

    Sans cartouches engagées, sans gibier, sans regret,

    J’ai regagné mon toi, nuit tombée, sans un mot.

    Mon épagneul et moi, étions si fatigués,

    Que nos corps exténués, n’aspiraient qu’au repos.

     

     

    N. GHIS.

    (1)* morilles : champignons qui ne sort qu'au printemps; mais pour les besoins de la rime, je n'ai trouvé que ce champignon dont le nom se termine en (ille).  

    (2)* La morille est pour moi le champignon coup de cœur : il annonce l’arrivée du printemps, peut réserver bien des surprises et j’apprécie particulièrement ses qualités gustatives. La Morille est aussi un champignon mystérieux qui poussera dans des endroits inattendus alors que nous n’en verrons jamais la queue d’une dans des lieux qui réunissent pourtant toutes les conditions. Laissons la magie de la morille opérer…

      

    Texte écrit en 1975

    La Rose De Janvier.

     Le Chasseur est son chien


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