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Par La plume de N. Ghis. le 10 Juin 2017 à 19:19
La maison au toit de chaume
(Alexandrin)
J’aurais tant aimer naître au cœur d’une vallée,
Y dérouler ma vie pour vous la raconter;
Mais de ma triste enfance, je n’ai rien pu garder
Qui vaille vraiment la peine, aujourd’hui, d’en parler.
Pourtant, je sens en moi l’envie de vous décrire
L'antique toit de chaume que je n’ai pas connu
Couvrant une maison ou n’ai pas vécu;
Mais où j’y ai ma place pour, en songe, y venir.
Je vais vous la dépeindre' telle que je la vois,
Bien à l’abri, nichée au creux de mes chimères,
Accueillante et réelle, tel un point de repaire
Au fond de ma mémoire, accueillante, elle est là.
Petit chemin de terre bordé de digitales
Qui, de l’autre côté, fond face à des dahlias.
D'enivrantes senteurs nous conduisent au perron
Où trois marches de pierres invitent sans façon
Le pas à les gravir pour enfin pénétrer,
De la porte du rêve par la porte d’entrée.
Dans le hall, tout y est de style campagnard.
Le bois, en maître règne et capte le regard.
Le calme de l’endroit laisse mieux percevoir
Le gai crépitement d’un feu de cheminée
Dont la lumière dansante parvient jusqu’au couloir
Et procure à l’ensemble une douce clarté.
Avançons plus avant. Pénétrons au salon:
Le style campagnard y est plus accentué.
Embrassons d’un regard le salon toute entier
Puis enfin, dirigeons nos yeux sur le plafond.
Plusieurs poutres de bois le soutiennent et l’habillent,
Donnant à cet endroit un cachet raffiné.
Accentué par l’odeur de la cire d’abeille
Se dégageant du bois qui en est imprégné.
Tout respire le bonheur et la tranquillité.
Chaque meuble, chaque objet, avec goût est rangé.
De la pièce s’échappe une atmosphère de paix
Qui laisse dans le cœur le chimérique souhait
D’être maître des lieux; mais à quoi bon rêver
Et prendre ses désirs pour la réalité?
Cette maison normande n’est que dans mes pensées
Et c’est vraiment dommage de n’y être pas née!
Cette maison de pierre au toit de chaume grise
Fait partie de mes rêves: elle n’existe pas;
Mais un charme caché en attire mes pas.
Je n’saurais dire pourquoi elle m’est familière?…
Et quand le rêve m’entraîne par delà ses frontières,
Je vais dans la vallée que je ne connais pas
Ou la chaumière m'attend dans le froid de l'hiver
Toujours aussi tranquille avec son feu de bois.
N. Ghis. (1983)
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Par La plume de N. Ghis. le 21 Mai 2017 à 11:02
Dis merci à la vie
Vole la corneille! Chantent les oiseaux!
Brille le soleil! Chante le ruisseau!
Pose-toi papillon! Oui, ici, sur ce tronc!
Tes couleurs sont jolies! Dis merci la vie!
Bonjour petit lapin. Toi aussi, tu es beau!
Viens manger dans ma main. Là, n’aie pas peur, viens.
La pie est très curieuse. Que tient cette voleuse
De si gros dans son bec? C’est un bout de pain sec.
Ce que l’on se sent bien dans l’air doux du matin!
Que la nature sens bon loin de la pollution!
Mon cœur emplit d’amour me rend toute joyeuse!
Que dure mon séjours: je me sens si heureuse!
Une herbe entre les dents, je flâne encore un peu,
Retardant le moment d’abandonner ce lieu.
La cloche du village me dit qu’il est midi.
Qu’il faut que je me hâte pour aider mamie.
Déjà, au loin, j’entends grand-mère qui m’appelle:
- "Gamine sans cervelle! Que fais-tu en bâtant la campagne?
- "Je glane, grand-mère. Je glane des raisins, des groseilles,
Des framboises et je plane, grand mère:
Je plane devant tant de merveilles
Et la beauté des champs!
N. GHIS.
Texte écrit en 1970
La Rose De Janvier 2016
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Par La plume de N. Ghis. le 21 Mai 2017 à 10:51
Insouciance
Les enfants qui s'aiment ne savent pas demain
Ils sont sans problème et se tiennent la main:
Ils sont beaux, ils sont jeunes, ne craignent pas la fin
Et même lorsqu'ils jeûnent, l'amour nourrit leur faim.
Ils aiment les matins bordés de lendemains
Qui suivent leur chemin même sans drap de satin
Où ils cueillent leur amour comme l'on cueille les jours:
Ils n'ont pas de soucis, ils commencent leur vie.
Les enfants qui s'aiment mordent dans l’infini
Comm' on croque une pomme, comm' on croque à la vie
Et leurs jours qui s'égrainent longs comme des semaines
Sont comme leurs étés rythmés par les années
Qu' ils ne voient pas filer sur les ailes du temps
Sur les ailes du vent... Ils n'en n'ont pas conscience
Parce qu'ils ont vingt ans, que les heures et le temps
Commandent aux jours qui passent, par l'horloge du temps
L'insondable évidence, mécanisme de vie,
N'est là que pour régler les battement du cœur
Et nos écervelés s'aiment comme des fous!
Insouciants de tout, ils s'aiment un point c'est tout!
Ils ont encor' le temps de penser au trépas
Même si le trépas ne choisit pas son heure
Pour atteindre les gens dans leur plus belles années
Mais de ça ils s'en fiches: ils aiment faire l'amour!
Ils aiment croquer la vie! Il aiment passer le temps
Sans se soucier des jours qui passent à tire d'ailes!
Ils aiment se frôler, ils aiment se toucher,
Ils aiment s'embrasser à la barbe des gens.
C'est la valse infinie: une valse à trois temps
Qui s'offre encore le temps de bâtir un roman
Pour ces tous jeunes gens qui veulent s'offrir le temps
De vivre encor' longtemps de merveilleux printemps.
Lorsqu'il pleut, ils se cachent au creux de leur amour
Ils n'ont pas de bagage, mais il savent qu'un jour
Les enfants qui s'aiment vivront leurs rêves en bleu
N'ayant de compte à rendre pas même à leurs plus vieux
Ils seront seuls à deux à la barbe du monde
A la barbe des cieux, à la barbe des dieux.
Ils seront seuls toujours se tenant par la main.
Sans se soucier des jours passant sur leur amour.
Les enfants qui s'aiment ne craindront plus la peur
Ils pourront vivre ensemble heureux et amoureux
Se grisant de mots tendres, ne vivant que pour eux.
Justement parce qu'ils s'aiment, il seront forts pour deux.
N. GHIS. Texte écrit en 1978
La main et la plume 47 :
Aujourd'hui «La Rose De Janvier» 2016
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Par La plume de N. Ghis. le 19 Mai 2017 à 11:03
Poésie Fiction
N'écris pas! N'écris plus!
Je suis tristement seule et je voudrais m'éteindre
Mes pensées sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas! N'écris plus!
N'apprenons à jamais qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... Qu'à toi, si je t'aimais?
Du fond de ton absence, me dire que tu m'aimes,
C'est atteindre le ciel sans s'y rendre jamais.
N'écris pas! N'écris plus!
Je te crains, Ô faiblesse! J'ai peur de ma mémoire!
Elle a gardé tes mots qui m'appellent souvent.
Une chère écriture est un portrait vivant.
Inutile d'aimer ce qu'on ne peut avoir!
N'écris pas! N'écris plus!
N'écris plus ces mots doux que je n'ose pas lire;
Mais qui sont source vive pour abreuver ma soif.
Ne montre pas l'eau pure à qui ne peut la boire!
Mon corps se déshydrate: j'ai peur et je délire
N'écris pas! N'écris plus!
Il semble que ta voix se répand sur mon cœur
Et qu'elle vient brûler à travers mes soupirs,
Que tes lèvres sur les miennes viennent y mourir
En laissant leurs empreintes rosées, sur mon cœur.
N'écris plus! Non! N'écris plus!
Il faut abandonner, arracher cet amour de nos vies.
Il est temps encore de pouvoir essayer!
Bien trop tard, nous nous sommes connus, aimés.
Nous n'avons pas le droit. N'écris pas! N'écris plus!
Ne vivons plus nos rêves en lisant nos écrits.
N'écris plus!
Nous ne sommes pas libres. Il faut arrêter çà!
Heureux ou malheureux, la chose importe peu!
Si tu m'aime vraiment, il faut en rester là.
Mieux vaut se résigner, et s'oublier, nous deux.
Je t'en supplie ! N'écris plus!
On s'est connu trop tard. Dans ma vie, c'est l'orage.
Trop attaché à toi, ébranle mon courage:
C'est trop dur, avoue-le, de couper le cordon
Pour un amour " mirage " : une trop grande illusion.
N'écris plus! Je t'en fais supplique.
Nous vivions un beau rêve, un amour merveilleux!
Nous n'étions, au jardin de Vénus, que nous deux.
N'écris pas! N'écris plus, car c'est trop douloureux
De se dire, et redire encore une fois... Adieu !
Adieu... Adieu...
N. GHIS.
N. Ghis. 2016
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Par La plume de N. Ghis. le 20 Février 2017 à 12:53
Poème érotique : Poème Fiction
Explication et justifications s'il en est besoin!
"Je suis femme et quand on est femme, on ne dit pas ces choses-là"
Ah ! Oui ! Et pourquoi donc ? Moi, j'ose parler des choses de l'amour,
Parce que, comme dans l'amour, le côté masculin et féminin se rejoignent.
Et pour quelle raison les femmes n'oseraient-elles pas parler de l'acte d'amour
Comme le ferait un homme avec des mots plus cru dans le contexte actuel
Qu'est le manque de respect concernant la femme
et certainement moins poétiques que je ne sais le faire :
Justement parce que je suis une femme et que j'aime la délicatesse en toutes choses!…
Je déplore que beaucoup d'hommes aient perdu le sens du romantisme!
Je vis pleinement ma féminité et je revendique en même temps
Cette appartenance aux deux sexes, mais romantiquement...
Dans chaque homme sommeil un côté féminin même si la plus part s'en défendent
Et il en est de même pour les femmes! Pourquoi nier l'évidence ?...
J'aime la délicatesse chez un homme ! Les hommes grossiers : très peu pour moi !
Je n'aime pas la vulgarité chez un homme lorsqu'il parle des femme ou à une femme!
Chez certains hommes, leur façon de s’adresser aux femmes me révolte!
Se croient-ils plus virils en étant grossiers ? J'exige le respect de la part des hommes !
Je considère l'amour comme un hommage envers la femme et non pour le simple plaisir de l'homme !
C'est à ce moment que l'acte d'amour prend toute sa légitimité et sa beauté !
Le vice, la perversité, le manque de respect envers une femme est négatif et malsain.
Ces hommes qui se complaisent dans le vice, la violence, la perversité , font penser à des animaux.
Ils ne sont que des moitié d'hommes égocentriques, sans foi ni loi et surtout, des lâches qui ne respectent rien !
Ils ne faut pas qu'ils oublient que c'est la femme qui donne la vie! Ils ne sont que des reproducteurs!
D’un autre point de vue, les filles ne se respectent pas elle-mêmes depuis la libération sexuelle :
les hommes se sont trouvés complètement désorientés par rapport aux comportement des filles,
et de certaines femmes vicieuses et vulgaires qui déprécient la femme qu'il y a en elles.
Je suis tout à fait au fait de cette révolution des sexes ; mais, de grâce !
Un peu plus de retenue et moins de vulgarité, mesdames et mesdemoiselles !
Respectez-vous vous-mêmes si vous voulez que l’on vous respecte !
Le fil ténu qu'il y a entre l'acte d'amour et le vice,
devrait vous faire comprendre la différence entre la beauté de l'acte et le malsain de la chose...
Doux fantasme d'une nuit
La nuit, je rêve que je me glisse lentement dans sa couche,
Et sous la clarté de la lune, paisiblement endormie, je la contemple
Et devine ses dunes laiteuses, ses courbes affolantes abandonnées à la nuit.
J'ai peur de la réveiller en soulevant délicatement le drap de satin
Qui me cache les contours de son corps que je désire ardemment.
Ses cuisses et ses jambes sont longues, fines et sculpturales.
Elle est ma déesse à la peau d'albâtre douce et satinée.
Mes mains frôlent sa peau que je caresse tendrement.
Elle s'éveilles sous mon contact et ses lèvres se laissent apprivoiser
Par mon baiser lorsqu' elle m'accueille en m'offrant sa nudité sans retenue.
Mes doigts se perdent dans sa chevelure d'ébène abondante et soyeuse.
Je respire le parfum de cette peau délicate qui m'ensorcelle.
Exalté, je suis emporté par l'envie que j'ai de l’envelopper de mon délire.
Elle ne résistes pas à mes à mes avances qui se font pressantes.
Je pose mes lèvres délicatement sur sa bouche entrouverte
Qui se soumet avidement à l’exigence de mon baiser.
Elles sont douces, pulpeuses et vanillées, tel un fruit mûr au goût de miel.
Ses petits seins se dressent comme une invite à mon désir.
Le rose de ses mamelons m'attendrit et me trouble.
Ils semblent si fragiles, si attendrissants que, délicatement,
Ma langue en titille les petites framboises qui se durcissent
En émergeant de leur léthargie silencieuse.
Elle soupires d'aise et s'abandonne au plaisir de mon étreinte amoureuse.
Je promène mes mains sur sa peau qui frissonne sous mes caresses.
Je la sent frémissante entre mes bras.
Mes mains cherchent son hymen secrètement cachées
Dans le triangle soyeux de sa féminité qui allument mes ardeurs.
Elle gémis, elle languis de moi et m'invites à la prendre.
Je ne peux plus attendre à l'idée de nous appartenir dans un élan passionnel.
Ma verge se tend, la pénètre doucement tout en la couvrant de baisers
et je m'unis à elle lentement, délicatement laissant monter le plaisir.
Elle me fait ressentir son désir à la douceur de mes gestes
Qui la transportent et la fait s'abandonner toute entière au plaisir de l' amour.
Je suis à son écoute et ses plaintes étouffées m'enhardissent.
Commence alors ce lent mouvement de vas et viens.
Ses reins se cambrent et me font comprendre ses attentes.
Je veux qu'elle ressente ce mélange de douleur et de douceur
Qui font naître en nos corps les sensations tant espérées
D'une jouissance mutuelle lorsque deux êtres s'aiment,
Et que seul l'amour peut emporter dans une plénitude partagée.
Au petit matin, je me réveille déçu de n'être pas près d'elle.
Seuls, mes draps ont su garder le souvenir tenace d'un songe irréel.
Ce n'était qu'un rêve : le doux fantasme d'une nuit...
N. GHIS.
Texte écrit le 27 Juin 2001
La Rose De Janvier
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