•    

     

     

    Si vous avez la passion de l'écriture  

     Et selon votre patience

     Essayez-vous en vous amusant à la poésie.

    Le savoir faire du poète

     

    Petits conseils utiles ou inutiles en poésie.

     

    Le savoir faire du poète

    Le savoir faire du poète

     

    Pour composer un bon poème,

    Stances, ballades ou couplets,

    Voici des conseils que, moi même,

    Trouve, malgré tout incomplets.

     

    Car nous avons autant d'embûches

    A surmonter à tous les mots,

    Que d'abeilles dans une ruche

    Et qu'en pouponnière, marmots.

     

    Il faut d'abord prendre un bon livre

    Pour bien comprendre la leçon;

    Bataille que le noble livre,

    Sur cheval en caparaçon!

     

    La prose n'a point de mesure;

    Mais les vers ont tous plus d'un pied.

    Observez donc rythme et césure,

    Pour les présenter comme il sied.

     

    Car un seul manquant dans la ligne

    Elle est boiteuse et ne va pas;

    Mais un de trop: l'affaire indigne!

    Vous fera commettre un faux pas.

     

    Puis il faut connaître les rimes,

    Puis les placer au bout des vers:

    On risque fort, dans ces abîmes,

    De se trouver tête à l'envers!

     

    Vous êtes content, je suppose,

    De cueillir la rose aujourd'hui?

    Mais, sur l'épine elle repose,

    Mauvaise consonne d'appui!

     

    Qu'elles soient brèves ou bien longues,

    Choisissez sans trop hésiter

    Syllabes, voyelles, diphtongues:

    Écueils que l'on doit éviter...

     

    La liaison est dangereuse:

    Croc-en jambe et "J'ENJAMBEMENT",

    Croyant votre façon heureuse,

    Vous sautez, alors, sottement.

     

    Le "E" muet est très indigeste:

    Comment sans crainte le placer?

    Élidez-le ou d'un seul geste,

    Mieux vaut simplement l'effacer.

     

    Mais le plus grand! Le vrais coupabl' !

    Et je peux vous en dire plus!

    Le plus fort, le plus redoutabl',

    C'est le tout-petit "HIATUS"

     

    Dont personne ne se soucie;

    Mais qu'on rencontre à tout instant.

    C'est au concours de poésie,

    L'hécatombe des combattants!

     

    La "cheville" attire l'entorse:

    Elle tend son piège: aïe! Aïe! Aïe!

    Vous venez de tomber sans force:

    Il faut revoir votre travail!...

     

    Pour s'éloigner du précipice,

    Raréfiez les adjectifs

    Et faites aussi sacrifice,

    Des participes" plumitifs"...

     

    Ne venez pas en photographe

    Présenter le meilleurs "cliché":

    Soignez encor' votr' "Orthographe":

    Ponctuez! Rien de négligé!

     

    N'oubliez pas les "Majuscules":

    Majorettes du régiment.

    Les vers paraissent "ridicules"

    Sans éclat et sans ornement.

     

    Je n'en finirai pas de dire

    Toutes les règles de cet "Art"!

    Il vaut mieux que je me retire

    Et disparaisse sans retard...

     

    Aussi, Trêve de commentaires!

    Puisqu'il rest' encor' les "Il faut"!

    Mon seul devoir est de me taire:

    L’excès en tout est un défaut!

    Le savoir faire du poète

    Le savoir faire du poète

     

    OSLO : MON AMOUR DE CHAT!   

    Ghislaine Nicolas.

    Primée en 1971

    Par l'académie française de la poésie,

    Rue du Dr Martin saint René

    75000 Paris.

    La Rose De Janvier 2016

     Le savoir faire du poète

     

     

    Le savoir faire du poète

     

    Comme il est des notes de musique

    Qui doivent être accordées avec le piano,

    Ainsi en est-il des mots qui doivent être accordés avec l'action

    Pour qu'il aient un sens.

    Selon votre patience... 

     

    2°) Cours

     Poésie régulière

    Premières notions simples mais indispensables

    ***************************

    Le vers : autrement dit, (les pieds)

     

    Les plus usités : (les plus utilisés)

     

    Octosyllabiques  =  8 pieds

    Alexandrin = 12 pieds.

                  Décasyllabiques  =  10 pieds.                     

                -----               

                 Hémistiche  =  Moitié du vers:                 

    (nombre de pieds divisés en deux)

       EXPLICATION:

    En général, une Césure se coupe au milieu du vers:

     4/4

     5/5

      6/6

       ************

         LE TRIMESTRE 

     Il se décompose comme suit:

          Il se partage en trois, c'est à dire:   

         4/4/4.

     ************

    Le Quatrain  =  4 vers

     Le Sizain (ou sixain)  =  6 vers

      ************

     Le distique  =  2 vers

     Le tercet  = 3 vers

     Le dizain  = 10 vers

    Le savoir faire du poète

      "L'hiatus

     C'est le piège absolut! 

    A éviter à tout prix!

     Une voyelle finale sonore à la fin d'un mot

     Suivi d'une autre voyelle sonore

     Au commencement d'un second mot, ce qu'on appelle:

     Le "e" muet, est égale à 1 pied en trop

     dans le corps du vers:

     élider à la césure pour ne pas détruire le rythme

     de la musique qui constitue les vers:

      qu'ils aient 3-ou 4-ou 6-ou 8-ou-10 pieds. 

      

       N. Ghis.  2009

    La Rose De JANVIER 2016 

     

    Le savoir faire du poète

     

    3°) Cours

    Poèmes à forme fixes:

    Le Rondel.

    Texture Schématique de rigueur sur deux rimes en vers de huit pieds:

    Exemple..

    Com-ment-peut-on-faire-autre-ment=8pieds.

    Pour-nous-ai-mer-tout-sim-ple-ment=8pieds.

    ****

     Première rime +

                                         Deuxième rimes _  (Répétition du premier 

                                          Troisième rime _  ( et du deuxième vers. 

      Quatrième rime +

    ******

    4 vers en sens contraire:

    +

    -

    +

    -

    ****

    Et en dernier: 5 vers

    Première rime +

    Deuxième rime  -

    Troisième rime -

    Quatrième rime+

    Cinquième rime+

     

    Dans ce contexte, on répète le premier vers en cet ordre

    Avec une cinquième rime.

    Les mots trouvés ont peu d’importance ; mais la rime CHOISIT, elle, OUI !

     Je le répète: la rime est en fin de vers.

    *****

    Voici un Rondel

    *****

    La clef des champs 

    Le savoir faire du poète

    Prenons, le maître nous la donne

    Ce bel été veut qu'il pardonne

    Nos petits défauts et penchants.

     Nous aimons les jours et les chants

    Le savoir faire du poète

    Tout ce qui vit et nous étonne

    Prenons vite la clef des champs

    Prenons, le maître nous la donne.  

    Si Tôt viendront les jours méchants

     Le savoir faire du poète 

    Où le vent souffle et le ciel tonne,

    Et volent les feuilles d'automne

    Avec des regrets affligeants...

    Prenons vite la clef des champs.

    Le savoir faire du poète 

    Le Sonnet  

    Il se décompose comme suit:

    14 vers en tout.

    ****

    La vie, la mort.

     

    La vie est un roman austère ou fantaisiste

    Dont nul ne peut prévoir l'ordre et le dénouement

    Et le chemin suivi jusqu'au dernier moment

    Se fait dans un brouillard cotonneux qui persiste

    **** 

    Si le frêle roseau plie au vent et résiste

    L'arbre est parfois détruit par l'aveugle élément

    Pour les uns, en plein jour, pour les autres nuitamment

    La mort vient ricaner, surgit à l'improviste.

    **** 

    Chacun garde secret son meilleur souvenir

    L'enfance à des rayons que rien ne peut ternir

    La jeunesse et l'espoir de parvenir au faite...

     ****  

    Mais comment refuser un instant de bonheur

    Quand l'amour, triomphant est le roi de la fête

    Et que n'apparaît pas l'ombre d'un rançonneur.

     Selon votre patience...

    (En principe, on ne doit pas employer deux fois le même mot.)

    Je vous souhaite bon amusement et beaucoup de patience !

    En apprenant les principes de base et règles fondamentales de la poésie;

    Mais ce n'est pas une obligation! (sourire)

    Je n'aime pas trop ce qui est fastidieux, et la poésie dite «classique» est très fastidieuse, ennuyeuse, pour ma part, d'autant plus que l'on ne parle plus le vieux «François» :(Français) pour ceux qui ne connaissent pas ce mot comme nos jeunes d'aujourd'hui...



    N. GHIS. 

    Ou selon votre préférence :

    « La main et la plume », ou bien encore :

    « la Musique Des Mots »

      

     Selon votre patience...

    Selon votre patience -3-Selon votre patience -3-

    Sophie (site web) Le 11/03/2010 

    Bonsoir Ghis,

    Au fil de vos pages, j'ai pu découvrir de magnifiques écrits, comme la leçon de poésie que j'ai beaucoup appréciée, merci de ce partage très utile pour tous poètes consciencieux... Je reviendrai vous visiter car votre site m'a conquis!

    Ps: j'en profite pour vous remercier de votre commentaire que vous m'avez laissé sur mon poème "Au creux de ton plaisir", un écrit érotique. Je suis ravie qu'il vous ait plu!

    Bonne soirée
    Avec toute mon amitié
    Sophie

    Selon votre patience -3-Selon votre patience -3-

      

    Selon votre patience -1-


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    Au jardin de vénus



     Ô ! Quelle belle journée ! Venir dans ton jardin d'éden,

    Voyager plus loin que mes désirs et mes ardeurs, quelle félicité !

    Tu m'enivres doucement par ton essence et tes effluves.

    Tu permets que je me délecte de tes attraits aux formes délicates,

    Tu me désaltères de ton suc que je goûte par petites lampées.

    Tu laisses mon corps s’enduire de la poudre veloutée de ta peau,

    Abreuver ma bouche de ta délicieuse liqueur florale,

    Me délecter et m'enivrer de ton parfum vanillé

    Et deviner battre ton cœur à travers ses pulsations *"fleurines".

    Telle une liane qui me veux prisonnier de tes charmes.

    Tu laisses des traînées de pollen parfumé sur mon corps

    Et sous ta volonté, je me perd dans ta toison végétal.

    Tu m'affoles et je me noie dans tes atours qui m’enveloppent.

    Je respire la douces exhalaisons de ce parfum qui m'attire.

    Lorsque tu m’apparais au milieu de cette jungle " Orchidienne "

    Dans la transparence incertaine d'une brume légère et matinale,

    Me laissant entrevoir ta douce féminité,

    Tu me laisses m'égarer dans ta délicieuse floraison

    Et je suis comme envoûté au bord du lac de mes émotions.

    Petite fée aux dangereuses formes gracieuses et pleines !

    J'attouche avec délice ta beauté aux couleurs changeantes

    Et découvres ton hymen que mon envie de te rejoindre enivre.

    Pourquoi lutter contre ce désir de m'unir à toi ?

    Tu m'animes d'un ardent besoin de te féconder,

    De me fondre en toi, frémissant de cette envie que j'ai de te polliniser.

    Te connaître mieux me rend impatients.

    Ma douce nymphe au contours gracieux !

    Je suis ton serviteur. M'unir à toi, est là mon seul désir !

    Accordes-moi le droit de goûter à ton intimité offerte !

    Je ne suis là que pour l'honorer de ma semence voyageuse.

    Divine fleur ! Ma vie est brève ! Deux jours me séparent de la fin.

    Je frissonne et m'enfièvre ! Fais-moi boire à ta coupe enchantée

    Pour ne plus que désirer la fin qui m'est dû de mourir à tes pieds.

     

    N. GHIS. 

     

    Au jardin de vénus

    Texte écrit en octobre 2015

     


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    Comme-ci Comme-ça  Ceci-Cela

     

    bonjour-anime.gif 

    "Jeux de mots juste pour m'amuser " 

     

    Tube souris!

    Ceci-Cela  

    Comme-ci Comme-ça

    (La chipie ou Le chat et la souris)

     

    Pour faire ceci, je voudrais bien que tu sois là.

    Pour faire cela, il ne faudrait pas que moi

    Je fasse ça tout simplement pour que tu sois

    Auprès de moi parce que moi, j'ai besoin de toi.

     

    Avec ceci, je pourrais bien faire cela.

    Avec cela, je pourrais faire plus que ça.

    Avec cela, je saurais faire des dégâts.

    C'est bien pour ça qu'il faut te méfier de moi.

     

    Pour faire comme-ci, ou bien pour faire comme-ça,

    Il ne faudrait pas que je me serve de toi

    Puisqu' entre nous, tout est finit et c'est pour ça

    Que je ne dois pas te manipuler comme ça.

     

    Mais c'est plus fort que moi, même si je veux pas

    Te faire de mal parc'que tu m'aimes et je le voit !

    J'ai trop envie de faire de toi mon pantin.

    C'est trop facile : je sais que tu ne diras rien !

     

    Si, malgré tout, je voulais faire ceci ou ça ?

    Il ne faudrait pas que tu ne permettes ça,

    Car tu serais alors, esclave de ma loi,

    Et je ferais de toi, bien plus que tu ne croies.

     

    Pour faire de toi, tout ce que je veux, croie-moi,

    Je suis capable d'inventer n'importe quoi !

    Je suis capable, quoi que tu fasses ou que tu dises,

    De te faire faire, pour moi, les plus grosses bêtises !

     

    Si mon désir est de te reconquérir,

    Si c'est mon plaisir, il faut que tu prennes garde à toi !

    Car ce que femme veut, on dit que Dieu le veut,

    Et si je le veux, c'est sûr, tu reviendras vers moi !

     

    Je pourrais faire tout ceci ou bien tout cela !

    Pour te récupérer, qu'est-ce que je n'ferais pas !

    Et s'il faut que j'en arrive jusque là,

    C'est clair: tu peux commencer à te faire du tracas !

     

    Il ne fallait pas me montrer ta gentillesse !

    Il ne fallait pas me vouloir autant que ça !

    A trop montrer de choses, forcément on y laisse

    Des plumes et ça aussi, ça fait mal et ça blesse !

     

    Tu ne peux ne peux me mentir que je ne sache déjà !

    Tu ne peux rien me faire, que te méfier de moi !

    Tu ne peux que t'enfuir, mais tu m’échapperas pas

    Car, je ne permets pas que ça m'arrive à moi !

     

    Je sais bien que quand on aime, on ne compte pas,

    C'est bien pour ça que je ne me laisse pas atteindre, moi !

    C'est moi qui mène le jeu, et c'est bien mieux comme ça !

      Pour mon plaisir laisse-moi  jouer avec toi.

     

     C'est pour tout ça que je me laisse pas mettre en cage !

    C'est pour tout ça que moi je me serre de toi !

    Je te l'ai dis ! Si toi, tu veux encore de moi ?

    T'es la souris, et c'est moi qui suis le gros chat !

     

    N. GHIS. 2016

    chat qui dort sur un canapé 

    Texte écrit le 25 Avril 2016

     

    Comme-ci Comme-ça  Ceci-Cela


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    Anne-Lise

    Le poème  est en forme de faux Alexandrin

    Lorsque vous voyez un petit trait en dessous d'une lettre, il faut la prononcer.

    Lorsque vous apercevez une apostrophe à la place d'une lettre, c'est qu'il ne faut pas la

    prononcer.

    Anne-Lise

     

    Anne-Lise

     

    Des cheveux ondulés, enneigés et soyeux,

    Encadrant un visage où perle la tristesse.

    Une vie monotone n'ayant pour seule richesse

    Que les services rendus et les prières à Dieu.

     

    Tous les matins, à l'aube, elle s'en va à l'église

    Pour changer l'eau des vases et remettre des fleurs.

    C'est un joli prénom que celui d’Anne-Lise!

    Peut-être un peu vieillot; mais si plein de douceur.

     

    Par habitude, elle reste à la messe de sept heure,

    Fait toutes ses prières, examine son cœur.

    Consciemment elle remet en ordre ses idées,

    Sachant bien les chemin et les routes empruntées.

     

    Le dimanche, c'est elle qui joue de l'harmonium

    Et monsieur le curé la tient en grande estime !

    Pour être aimée de tous, elle fait le maximum,

    Même si bien souvent, pour rien, elle s'escrime.

     

    A la sortie du culte, lorsque sonne midi,

    Quand les groupes se forment afin de converser,

    Elle s'éclipse sans bruit pour ne pas déranger:

    Comme pour s'excuser de n'avoir pas d'amis.

     

    C'est une fois chez elle qu'elle découvre le vide

    Qui emplit sa demeure aussi vide que son cœur.

    Là, elle fait sans tricher, le bilan de ses rides

    Et elle comptabilise, une à une, ses erreurs.

     

    Il ne lui reste rien de sa belle jeunesse

    Lorsqu'elle éconduisait les garçons de son âge

    Qui se glissaient souvent derrière elle à la messe

    Pour toucher ses cheveux ou frôler son corsage.

     

    Ils se pâmaient d'amour tandis qu'elle s'en fichait.

    Elle pensait, à l'époque,  avoir assez de temps

    Pour distinguer du nombre de ses soupirants

    Celui qui saurait être l'homme qu'elle aimerait.

     

    Mais elle n'a pas su et le temps est passé.

    L'âge vient perturber les souvenirs enfuis...

    Pour tromper son ennui elle picore des biscuits,

    Puis elle se fait du thé au citron parfumé.

     

    Elle se dit que les roses à trop avoir d'épines

    Sont comme les buisson de fleurs d'Aubépines,

    Décourageant les fous d'en cueillir la beauté:

    Promesses de bonheur lorsque l'on est aimé.

     

    Pourquoi les repousser en faisant la coquette ?

    Pourquoi les faire souffrir en les rendant jaloux ?

    Pourquoi d'un air hautain ébrouant ses froues-froues,

    En s'en allait rieuse, se moquant de leur quette ?

     

    Allez mes beaux messieurs ! Mon cœur n'est pas pour vous !

    Celui que j'aimerai devra me mériter.

    Je n'ai pas décidé : ce sera vous ou vous,

    Ou bien un chevalier venu pour me chercher...

     

    Elle s'en amusait la jeune écervelée ;

    Mais à force de rire des garçons de son âge,

    Le temps faisant son oeuvre, a flétris sa beauté :

    Les heures défilant sur elle firent des ravages.

     

    Elle comprit son erreur, comprit sa vanité,

    Réalisant soudain son espoir insensé

    De rencontrer quelqu'un qui comblerait son âme,

    Doté de qualités qui feraient tout son charme.

     

    " Jeunes filles vaniteuses de votre beauté !

    Prenez garde qu'un jour, pour vous, la cloche sonne,

    Car le temps est très court et lasse bien des hommes

    Si vous laissez passer la chance d'être aimée..."

     

    De vivre solitaire, elle n'a plus envie ; 

    Mais ne sait pas comment rompre sa solitude. 

    Elle sent fuir de son corps tout ce qui fait la vie, 

    S'enfonçant, peu à peu, dans sa décrépitude.

     

    Le miroir qui reflète son mince corps de liane,

    Lui dit que c'est finit, que trop vite il se fane

    Et qu'elle ne sera plus celle qui fait rêver.

    Et qu'il n'y aura plus de beaux jours pour aimer.

     

    Aucun prince charmant sur son blanc destrier

    Ne viendra l'arracher à sa morne existence.

    Et il lui faut subir l'outrage des années

    Sans être accompagnée d'une tendre présence.

     

    Elle occupe son temps par une broderie,

    Mais ses mains frémissantes refusent tout effort :

    Comme si, dans leurs veines, se distillait la mort

    Pourtant, elles étaient longues ses mains, douces et jolies !...

     

    Cette maison où dorment des souvenirs heureux

    La rend mélancolique, embuant ses yeux bleus.

    Sa raison, son tourment, l'empêchent de lutter

    Et elle voudrait mourir, en finir, s'en aller.

     

    La pluie, cette ennuyeuse, s'est mise à déferler :

    C'est l'intruse qui tape aux vitres du salon,

    Et l'âme d'Anne-Lise se met à l'unisson

    De la nature qui pleur' sans jamais s'arrêter.

     

    Anne-Lise n'a plus la force de faire face

    Aux jours qui se succèdent et forment les années.

    Jusqu'au bout, elle devra subir sa destiné.

    Elle n’en a plus envie ; mais sa vie est tenace.

     

    Quand donc viendra le jour où, enfin délivrée,

    Elle pourra sans regret déposer son fardeau

    De craintes, de douleurs, et de longs, longs sanglots :

    Offrande douce amère d'une vie sans intérêt.

     

    Au loin, teinte une cloche : c'est l'angélus qui sonne.

    La vieille fille émerge de sa mélancolie.

    La seule façon pour elle d'assumer sa vie,

    C'est de s'abandonner à un dieu qui pardonne

     

    Et qui seul peut combler son existence usée.

    Si elle est vieille fille, si elle n'est pas mariée,

    C'est que Dieu l'a voulu et ainsi décidé

    Et puis, de toutes façons, à quoi bon regretter.

     

    Les voix de son seigneur sont bien impénétrables :

    Invisibles pour elle, comme pour ses semblables.

    Il faut bien rétablir un peu l’ordre des choses !

    Que peut-elle espérer d'une vie trop morose ?

     

    A quoi bon regretter ! A quoi bon s'obstiner

    Quand la stérilité de sa vie lui fait face ?

    Anne-lise comprend qu'il lui faut accepter

    Ce que la providence daigne lui accorder.

     

    Elle se dit que bientôt pour un très long voyage

    Elle prendra son billet : pas besoin de bagages.

    Elle ne regrette rien la douce écervelée ;

    Mais d'être resté' sage sera son seul regret.

     

    N. Ghis

     

    Poème écrit en Mars 1995

     

    Anne-Lise

     


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    Miroirs de mon âme

     

    Miroirs de mon âme

     

    Par quel miracle êtes-vous là?
    Que faites-vous dans ce visage?
    D'où venez-vous? De quelles îles

    Pour aborder à mon rivage?...


    De quel port? De quel bastingage
    Vous aura jeté cet orage?
    Vous! Voyageurs de l'inconnu?
    Les naufragés de mes tempêtes!


    Serais-je cette terre promise
    A je ne sais trop quel destin?
    Pour que, prisonniers de ma rive,
    Vous essuyez de tels embruns

     

    Qui en coulant laissent la trace

    D'un sillon humide et tenace

    Sur le sable de ce visage

    Qui n'est plus qu'un sombre rivage!


    La nuit descend en filigrane...


    Miroirs ensommeillés de l'âme,
    Vous qui venez de l'infini!
    Fenêtre du monde intérieur!
    Les miroirs discrets de mon cœur!


    Petits lacs de mes émotions
    Qui font, de mes larmes, un torrent!
    Vous! Les témoins de mes frissons!
    Témoins de mes désillusions!


    Serais-je cette terre promise
    A je ne sais trop quel destin?
    Pour que, prisonniers de ma rive,
    Vous essuyez de tels embruns

    Qui, en coulant, laissent la trace
    D'un sillon humide et tenace
    Sur le sable de ce rivage
    Qui n'est plus qu'un sombre visage!


    La nuit descend en filigrane...

    Miroirs ensommeillés de l'âme!
    Doux reflets de mes yeux rougis!
    Mettez en veilleuse la flamme
    Qui vous a conduit jusqu'ici!



    Vous êtes arrivés sur ma plage!
    Vous êtes à votre port d'attache!
    Miroirs ensommeillés de l'âme!
    Je suis votre terre endormie!...

    Miroirs de mon âme 

    N. GHIS.

    Miroirs de mon âme

    Texte écrit en 1975

    Miroirs de mon âme


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